Boire ou conduire

Je n'aime pas choisir. L'impossibilité de savoir après coup si on a fait le bon choix, la relativité, tout cela m'angoisse. J'envie les personnes pleines de certitudes, qui avancent sans se poser (trop) de questions. Je n'ai même jamais lu Sophie's choice, de peur d'avoir envie de me suicider à la fin, et de ne jamais vouloir plus d'un seul enfant.

Ces derniers temps, je me suis posé pas mal de questions qui font se manger les petites peaux autour de mes doigts, ce tic nerveux, dégoutant, douloureux, dont je ne peux me débarrasser. Des questions devant lesquelles Sophie n'aurait eu qu'à se rhabiller : déménager, appart contre maison, connu contre inconnu, ville contre campagne... et puis trouver une nouvelle nounou pour Minus.

Qui dit changement de garde d'enfant, dit possibilité de revoir toute son organisation. Repenser son organisation, pour un parent, ça revient à se demander combien de temps on est prêt à consacrer au travail, aux loisirs, aux tâches ménagères, à sa santé mentale, bref, à avoir son marmot dans les pattes. Je me la suis posée, cette question, surtout depuis qu'on m'a proposé de travailler pour SpeakyPlanet (vous savez, le site des jeux pour apprendre l'anglais, sur lequel votre enfant peut devenir bilingue en jouant 10 minutes par jour ?). Et la réponse a été : moins. J'ai envie de travailler sur des projets qui m'intéressent, de prendre un peu de temps pour moi, pour lire ou faire de la couture, ou aller déjeuner au restau avec mon amoureux. Malgré tout mon amour pour mon fils, il m'épuise. Avec tout le temps qu'il me prend au quotidien, je n'ai plus celui de penser à comment j'aimerais l'élever, le voir grandir tout ça tout ça. Ca parait sensé, comme réflexion, et puis ça signifie le laisser 1 jour et demi de plus par semaine, soit 4 jours sur 7, ce n'est pas non plus du touènetiforséveune. Sans oublier que je suis bien obligée de travailler.

Mais non, rien à faire, je ne peux pas m'empêcher de me demander si j'ai fait le bon choix, s'il n'aurait pas été mieux en passant plus de temps avec sa maman, tout en pestant contre la réponse qui me vient directement après : "il n'y a pas de mauvais choix, de toute façon on ne peut jamais le savoir, à moins de pouvoir voir l'avenir dans les dimensions parallèles créées à partir de chaque branche de cette alternative, et encore, faut être sacrément calé."

Je vous énerve ? Rassurez-vous, je m'énerve aussi. Ce qui ne change rien à la nécessité de choisir, et donc à la conclusion de toute cette histoire : "bon, ben, on va faire comme ça, alors".

Comments

[nimoc]

le choix de Sophie ? Une horreur, j'ai vu le film mais ne le regarderai pas deux fois.

Une maman bien dans sa peau parce qu'elle fait aussi ce qui lui plait, c'est important pour un minus ! Mieux vaut moins de temps mais de qualité que trop dans l'exaspération. Il a l'air heureux ton fils.

Et puis, une petite semaine de temps en temps chez mamie, c'est permis, pour que maman se relaxe.

[Séve]

Jms parfaite mais tjs parfaite ;-)